28 août 2006

Voyage de Noces en Equateur

Ecuador, vous avez dit Ecuador, mais alors c'est pas l'Pérou ??? Et sans aller sur la côte ? Z'êtes sûr vous préférez pas une île paradisiaque et ses hôtels flottants...Non, c'est dit, ce sera l'Equateur avec ses marchés aux milles couleurs et ses paysages variés. Ses volcans, ses lacs, ses forêt amazonienne et... ses habitants.
Alors décolage le 26 juillet 2006 (1 an et 10 jours après notre mariage), direction Quito, capitale de l'Equateur...
Après 18 h d'avion (juste une pause à Amsterdam), nous atterrissons à Quito. Thierry Rouzaud, notre guide nous accueille et ... C'est parti !!!

A peine arrivés, nous prenons un mini bus, puis un bus local direction Latacunga où nous mangerons notre premier repas typique équatorien. Au menu : fève, gras de porc, maïs, banane plantin, couenne de porc, beignet miel-fromage...
Après ce repas très copieux, nous prenons le bus local pour aller nous promener sur le marché de Saquisili, où les indiens vendent légumes, poissons, viandes et artisanat local.
Le soir nous rentrons nous reposer à l'hôtel après avoir dégusté la fameuse soupe laissant les pattes de poulet flotter à sa surface.
Le lendemain matin, malgré un réveil matinal, nous arrivons trop tard pour le bus : il est plein ! Pourtant, il ne devait partir que dans une demi-heure. Finalement un autre "bus" est affrété ! Merci Thierry ! Le bus nous conduit à Quilotoa (3900 m) alors que la pluie martèle le toit. Nous mangeons un pique nique typiquement indien où les feuilles servent d'emballage cadeau au fromage que l'on déguste. Nous descendons au lac du Quilotoa, et la pluie cesse enfin, heureusement, car le retour est... raide ! Les garçons arrivés en premier entament un foot improvisé avec les enfants qui s'interrompt lorsque Nico d'un coup de pied malheureux envoie le ballon... dans le cratère ! (ballon récupéré par un enfant en 10 min seulement : Nous on aurait mis 3 plombes avant de le remonter !). Après une lessive imposée par un "liquide marron sorti d'on ne sait où qui a gentiment teinté et parfumé mes fringues", les enfants entament la danse du soleil au coin du feu...
De plus en plus tôt (réveil à 6h15), Thierry rameute ses troupes... Une camionnette nous attend pour rejoindre le marché de Zumbahua. Enfin le soleil montre ses rayons ! Nous zigzagons entre porcs, lamas et autres bêtes à poils, profitons d'une séance d'épilation d'un porc-épic, nous amusons de ces petits cochons qui semblent refuser leur destinée en freinant de toutes leurs pattes alors que leurs nouveaux maîtres rejoignent d'un pas rapide leur maison. Mais l'heure avance et le bus local n'attend personne... Nous rejoignons Riobamba (2750 m). Nico exerce son espagnol avec un équatorien rencontré dans un parc, alors qu'un groupe entonne des chansons et qu'un homme harangue la "foule": la religion se crie ici : il faut convaincre !
Encore plus tôt, le train des andes part à 7h, il nous faut y être à 6 pour trouver une place sur le toit ! Un petit coussin loué sur place pour nos fragiles popotins et nous nous ne pouvons qu'apprécier le paysage : des patchworks de champs, des rivières encaissées, des paysans travaillant leur champ et ces enfants..., souriant toujours, travaillant souvent, nous observant tout le temps... Les gringos du dimanche sur leur train et eux gardant leurs vaches, cochons (et non ! pas poulets...). Les bonnets sont tombés avec le lever du soleil. Le seul hic ? les toilettes ! Heureusement (du moins pour moi), Alausi nous offre ces lattrines... et nous profitons d'un bon beignet-banane avant de retrouver notre toit pour rejoindre le "nazo del diablo". Le train avance, recule, récupère d'autres rails... Nous déjeunons à notre retour sur Alausi et rentrons en bus à Riobamba.
Thierry à loué un bus privé pour nous conduire au Chimborazo (plus haut point du monde !!! si ! si ! Bon OK, la condition étant qu'on prenne le centre de la terre comme référence : et voui, notre planète est aplatie aux pôles et plus large aux abords de l'équateur !). Après avoir traversé des paysages apauvris par le froid et rencontré des vigognes, nous laissons notre bus et entamons une "balade" pour rejoindre un refuge situé à 5000 m (un peu moins, dixit notre compagnon Suisse). Le soleil se lève au cours de notre ascension et c'est après avoir enlevé nos bonnets que nous nous détendrons avec un thé et un bout de chocolat équatorien.
Un pique nique et quelques heures de bus plus tard, nous voici en train de nous baigner dans les eaux thermales de Banos chauffées par la Tungurahua (un volcan... femelle !). Celle-ci est en phase de réveil depuis mi-juillet et Thierry confirme qu'il n'a jamais connu l'eau aussi chaude (dur dur d'y entrer et encore plus d'y rester !). Malheureusement nous n'avons pu qu'apercevoir des volutes de fumée à travers les nuages, puisque la volcan semblait hésiter à se dévoiler (malgré notre course à travers la ville avec Françoise et Laurence pour trouver le pont de San Francisco où la belle, sic les gens du coin, acceptait de nous montrer ses flans).Tant pis pour elle, ce rendez-vous manqué ne nous a pas empêché d'arroser notre soirée de Pina Colada, de Caïpirina et de vins chiliens...
Nous quittons les Andes pour l'Amazonie et la chaleur de ses forêt... sous la pluie. Nolwenn nous accueille dans un lodge situé à Campo Cocha en pleine forêt. La pluie ne cessant pas, nous nous installons dans les hamacs et profitons du calme alentour.
Le lendemain, le déluge continue, ce qui ne nous empêche pas de partir en rando dans la forêt en compagnie d'Hannibal et Ernest (Tous deux frères de César : propriétaire du lodge). Entre le sang du Dragon, la griffe de chat et tout ce que nous montrent les indiens, nos connaissances "pharmaceutiques" s'enrichissent. Sous la route, un oléoduc : et oui la route n'a pas été créée pour les indiens, mais pour une compagnie pétrolière... Une station de surveillance de l'Oléoduc se dévoile et plusieurs véhicules passent... en pleine Amazonie ! Ce sont les compagnies qui circulent... pas les indiens ! Le midi, un arrêt à l'abri s'impose pour déguster un sandwich (toujours la feuille). Sur le chemin du retour, nous faisons un arrêt pour assister à la fabrication et dégustation de la Chicha (boisson fermentée locale à base de manioc bouilli, patate douce et salive...).
Au programme de cette soirée : fabrication de chocolat... à partir des fèves qui ont déjà séché au soleil.
Enfin, une matinée sans nuage se profile, et ça tombe bien la pirogue nous attend. Nous partons à la découverte de la communauté (280 personnes) au fil de l'Arajuno. Nous sommes ici au centre de la communauté de Campo Cocha, chez les Kichwas (Quechua). Ils se sont installés sur un camp préparé par une communauté pétrolière lorsque le gouvernement leur a demandé de se regrouper en communauté aux abords des routes. Avant, ils vivaient en famille dans la forêt, maintenant ce sont plusieurs familles qui forment une communauté. Une visite au musée Sacha Samay (pièges) nous montre les efforts de certains de ces indiens pour faire parvenir les touristes à eux. La pirogue nous conduit alors dans un centre pour animaux de la jungle récupérés par les douanes (mascottes,...) : amaZOOnico, puis nous rencontrons une femme qui a créé en coopération avec d'autres, une "fabrique" de céramiques (pas de tour, pas de four...).
Après un rapide arrêt aux cabanas pour récupérer nos sacs, la pirogue fonce vers l'arrêt de bus... trop tard une fois de plus ! Mais le voyage donne la zen attitude, certains se baignent dans le Napo et d'autres boivent en écrivant leurs cartes... (faites vos paris : qui fait quoi ? Les Nicocos sont séparés !)
Nous rejoignons Tena le soir même, puis le lendemain Quito et enfin Otavalo (une très longue journée de bus ! (départ de Téna 9h, arrivée à Otavalo 19h30).
Avant d'aller au marché d'Otavalo, nous visitons un petit village et deux de ses artisans. Le premier fabrique des instruments... bien sûr nous en ramenons 3 dans nos sacs (une gaïta, un rondador et un polo de lluvia). Dans son atelier, décoré de peintures de Guayasamin, il nous montre comment il fabrique une "flûte de pan", puis deux de ses filles dansent pour nous. Le deuxième tisse des tapis, confectionne des pulls et autres articles typiques de l'Amérique Latine. L'après midi, nous rejoignons Chicabamba, où Antoine (et oui le gouvernement n'a ré-autorisé les noms Quechua que récemment) nous guide à travers la communauté : démonstration du tissage, explication des Mingas (ateliers collectifs), visite d'un artisan qui fabrique des chaussures traditionnelles à semelle en fibre d'Aloé (en plus de son travail au champs). Puis nous rejoignons le terrain de Volley où les femmes exposent leur travail rien que pour nous. Quelques jeunes s'adonnent au sport national : du volley avec un ballon de foot... et bien entendu un match gringos contre indigènes s'organise... Mais le chaman nous attend et nous rejoignons sa maison alors que la nuit tombe. Antoine nous explique que le chaman soigne les maux physiques mais s'occupe avant tout du psychique. Le chaman est habillé d'un tee shirt Mickey et a regroupé devant lui des objets fétiches l'aidant à se concentrer (entre autres un serpent, des peluches et comme dirait Thierry : "une poupée qui fait pouet !"... L'ambiance du lieu est surprenante, le chaman agite des branches sur lesquelles il a craché (de l'alcool local) au préalable. Promis, c'est un truc à ne vraiment pas rater !
Retour à quelque chose de plus proche de nous : nous dînons indien (maïs, pomme de terre, fromage et fèves) dans l'auberge que les indiens ont tout spécialement créée pour les blancs (avec un confort pour blancs !). Une petite soirée s'impose pour éliminer tous ces féculents (ça va faire 10 jours !) et c'est le groupe "réveillez-vous" qui nous la propose : une très bonne soirée où les sourires fleurissent et les jambes se dégourdissent !
Après une bonne nuit de sommeil, une camionnette nous conduit au Quicocha (lac qui a pris place dans un ancien cratère de 3 km de diamètre). La végétation est dense (sub-tropicale), beaucoup de fleurs (orchidée...) et la vue est superbe... Nous faisons le tour du lac en admirant les restes de lave formant deux collines en son centre.
Notre séjour arrive à sa fin, nous rejoignons la Fondation Tio (créée il y a 14 ans par Thierry Rouzaud, notre guide et Philippe Mas (un mécène français)) qui accueille actuellement vingt enfants de la rue. Nous dînons en leur compagnie puis ils nous proposent de danser avec eux... Une soirée riche en émotion, les enfants trouvent tous ou presque un adulte pour les cajoler, danser avec eux... Si vous passez par là, allez-y, le sourire de ces enfants vous rappellera les priorités de la vie. Si le lendemain les enfants se lèvent à 4 h du mat pour les minga (attention il y en a qui ne suivent pas !), nous ce n'est qu'à 8h que nous allons les aider à laver, ranger... L'art et la manière de laver un drap avec un litre et demi d'eau : demandez-leur, moi il m'en a fallu beaucoup plus... et cela malgré les conseils des enfants ! Ici, les enfants apprennent à se gérer seul pour être autonome dans le futur. Chapeau bas à tous ceux qui les y aident ! Le départ est difficile, pourtant quels souvenirs garderont-ils des gringos passés un certain dimanche soir ? Pas grand chose, je n'en doûte pas, mais nous, nous garderons en mémoire cette incursion dans leur vie...
L'après-midi nous permet de découvrir le Quito colonial et ses églises baroques, son palais présidentiel, sa place de l'indépendance (1809 ! senor Thierry !).
Une dernière soirée s'impose : c'est à "la casa de mi abuela" que nous la passons, en bons français nous commandons vin et viande et trinquons à notre magnifique voyage, à ces gens rencontrés dans le bus, les auberges, les hôtels, les marchés, ou au détour d'un chemin... en pensant aux enfants, à Nolwenn et César, à Thierry...
Merci à lui.
Merci à eux !
Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux.
Marcel Proust

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